Les premières traces d’utilisation d’oreillers remontent à 9 millénaires. Leur fonction était de surélever la tête durant le sommeil, pour des raisons différentes, selon les civilisations. Au Moyen-Orient, la tête était considérée comme le siège de l’esprit. Elle devait donc être protégée de l’attaque de divers insectes durant le sommeil, en la surélevant grâce à un support en pierre (on dormait à même-le-sol). En Asie, les oreillers étaient faits de jade ou de bambous, car on pensait que les matières douces absorbaient l’énergie durant le sommeil. En Europe, les oreillers, signes de prestige, étaient interdits aux classes les moins privilégiées. Mais les oreillers ont beaucoup évolué dans le temps, de par leur forme, leur composition, leur confort et leur fonction. Au même titre que le matelas, l’oreiller est aujourd’hui un accessoire qui influence fortement la qualité du sommeil. Et l’oreiller médical peut être perçu comme son évolution ultime.
Une meilleure hygiène
D’après une étude du London NHS Trust et du Saint-Bartholomew Hospital, un tiers du volume d’un oreiller peut être composé de peau morte, d’acariens, de déjections et de cadavres d’acariens, après deux ans d’utilisation.
La différence entre un oreiller « standard » et un oreiller médical est née des contraintes liées au milieu où il est utilisé (le milieu médical). C’est-à-dire, principalement dans les hôpitaux, les cliniques, les maternités, les cabinets médicaux, mais également les hospices et maisons de retraite. L’oreiller médical possède donc différentes caractéristiques particulières adaptées à l’usage en ces lieux qui requièrent l’observation d’une hygiène très stricte.
L’oreiller pour hôpital est conçu de manière à mieux suivre les normes d’hygiène propres aux milieux médicaux. Il diminue par exemple, le risque de transmission des virus et des maladies entre les patients qui se succèdent et qui utilisent le même oreiller. Effectivement, l’oreiller absorbe les secrétions de son utilisateur pendant le sommeil. Avant la décontamination, la matière utilisée pour sa fabrication constitue déjà une première barrière à la transmission des maladies. C’est le cas de l’oreiller imperméable, par exemple.
Une véritable thérapie
L’oreiller médical est également utilisé à des fins thérapeutiques. De par sa conception, il offre une position de confort optimale au patient, en s’adaptant à sa pathologie : Douleurs cervicales, difficultés respiratoires et ronflements, régurgitation, sudation excessive, etc. Face à des patients de plus en plus exigeants, les établissements médicaux, ont grandement intérêt à s’en munir. Ceci vaut également pour une autre raison : la performance.
En effet, Le sommeil garantit le fonctionnement optimal de nombreux processus physiologiques, tels que le système de défense immunitaire, la régulation hormonale de l’organisme, la santé émotionnelle et psychique etc. Dans certains cas, l’utilisation d’un oreiller médical fait partie du traitement de la maladie, en complément à la prise de médicament. Elle offre à ces derniers une condition optimale pour prendre effet et accélère ainsi le processus de guérison en permettant au patient de bénéficier pleinement des bienfaits d’un bon sommeil réparateur.
A chaque pathologie son oreiller
Comme il existe de nombreuses pathologies, on dénombre également plusieurs variétés d’oreillers médicaux. En voici quelques uns, souvent rencontrés en milieu médical :
L’oreiller imperméable, est enveloppé d’une matière non absorbante, qui empêche l’infiltration des sécrétions que le corps libère durant le sommeil. Cette caractéristique rend sa décontamination plus aisée, ce qui assure une hygiène optimale aux patients. Il en est de même pour l’oreiller médical plastifié. L’oreiller pour appareil d’oxygénothérapie permet au patient de dormir dans une position confortable tout en portant un masque à oxygène. La structure de l’oreiller permet de maintenir le masque immobile sur le visage, sans y exercer une pression excessive.
L’oreiller inclinateur (ou plan incliné), sert à surélever la tête d’un patient qui a des difficultés respiratoires. Il prévient l’obstruction des voies respiratoires, puisqu’il maintient la tête à une position qui permet à ces dernières de rester dégagées. Souvent utilisé en pédiatrie, il permet à l’usager d’éviter la régurgitation et de diminuer le risque d’étouffement qui en découle. Les pédiatres prescrivent son utilisation aux nourrissons atteints du syndrome de Reflux Gastro-Œsophagien (RGO). On rencontre également l’oreiller ventilé, l’oreiller anti-feu et l’oreiller bactériostatique en milieu médical.
L’usage domestique
Si a priori, les oreillers médicalisés sont destinés à être utilisés en milieu médical, ils peuvent tout à fait être utilisés à domicile, avec ou sans prescription d’un médecin, dans le cadre ou non d’une thérapie. Il est important de choisir un oreiller adapté à sa morphologie (laquelle déterminera sa taille, son épaisseur, sa consistance, etc.), quitte à faire des essais. On bénéficie de conseils avisés et personnalisés en s’en procurant en pharmacie ou auprès des fabricants spécialisés.
Pour un usage plutôt à domicile, on peut citer l’oreiller anti-ronflement : Il est doté d’un capteur qui permet de déclencher un dispositif de gonflage lorsque l’utilisateur commence à ronfler : L’oreiller se gonfle d’un côté et fait ainsi pivoter sa tête de l’autre côté, afin de libérer sa gorge (la position latérale favorise moins le ronflement). Les oreillers dépourvus de ce dispositif limitent le ronflement grâce à leur forme qui permet de remonter le menton et d’abaisser le front de l’usager, tout en maintenant son cou aligné à sa colonne vertébrale. Les spécialistes en ORL, les préconisent dans le traitement de ronflements conduisant à des apnées du sommeil (interruptions de la respiration).
Il est très fréquent que les différents « types » d’oreillers soient combinés entre eux. On peut par exemple avoir un oreiller anti-transpirant ergonomique à mémoire de forme : Ce dernier est fait d’une matière qui absorbe la chaleur et qui évacue l’humidité (comme le latex). Il protège en même temps les cervicales en épousant parfaitement la forme du visage ou de la tête, sous l’effet de chaleur induite par le corps, de manière à maintenir l’alignement du cou à la colonne vertébrale. Tous ces oreillers peuvent être en plus hypoallergénique et/ ou anti-acariens.